Quelques anecdotes
Quelques anecdotes
La grande, la petite intéresse, la locale aussi.
Hélas, nous ne connaissons pas beaucoup de choses, en ce qui concerne notre village. Nous vous avons donné tout ce qui vient des documents historiques du Pas-de-Calais.
C'est peu de chose ! Il est dommage que des chroniques n'aient été tenues par nos ancêtres, aux heures cruciales de notre histoire.
Exemple : pourquoi une route se dénomme-t-elle "Rue de la Tombe Willot" ?
- Il y aurait eu, sous Louis XIV, pendant les guerres avec l'Espagne et les Pays-Bas, la tombe d'un soldat Irlandais, à l'entrée de la rue du Haut-Prieur, dans l'angle et le confluent des deux rues. C'est une légende orale ! Vraie ou fausse? On ne le sait pas.
A cette même époque, un fait certain : c'est l'origine du nom d'un fossé, rue d'Avelette : "La Fosse à Fromages". Ici, la tradition orale se transmet de père en fils, depuis des siècles. Monsieur Gilbert CENSE parlait encore, il y a quelques années, de son champ de "la Fosse à Fromages". Un écrit connu en a déterminé l'origine : Un petit groupe de l'armée royale "cassait la croûte"… Surpris par des Espagnols, ils durent fuir, sans avoir le temps d'emporter les provisions déballées. Des "fromages" furent jetés dans un fossé, très grand à l'époque - d'où l'appellation transmise jusqu'à nos jours.
A noter, qu'alors, il n'y avait pas de vraies routes : mais des chemins de terre, des sentiers, très sinueux qui reliaient les habitations dispersées. Les plus anciens d'entre nous se souviennent d'avoir entendu dire par leurs grands-parents, que, même la grande route de BETHUNE à ESTAIRES était un chemin de terre. Il y avait des pierres de pas, Côté Ouest. Ce n'est que vers 1840 qu'elle fut empierrée. (les pierres de pas étaient faites de longs grès de 50 à70 centimètres environ. On en trouvait encore dans les sentiers, avant la dernière guerre).
Ces mauvais chemins font mieux comprendre un événement qui a eu lieu pendant l'Empire, il appartient à l'histoire de LESTREM, mais il concerne tout le Bas-Pays et LOCON.
A cette époque, il ne faut pas croire que toute la population était - comme de nos jours - républicaine. Elle était, en grande partie, royaliste. La pénible révolte vendéenne en témoigne. Il y en a eu d'autres, que la grande histoire n'a pas retenues.
A LESTREM, il y avait un certain Louis FRUCHART, surnommé Louis XVII, parce qu'il était le 17ème enfant d'une famille, et royaliste passionné. Il se révolta contre la République, puis contre l'Empire. Il avait réussi à faire former une bande de fanatiques et de déserteurs des armées et régnait en maître. Notre région était, à l'époque, très marécageuse, très boisée. Autour de chaque parcelle, il y avait des aulnaies, des buissons, des petits bois dans les endroits les plus humides, difficilement accessibles. Louis FRUCHART ne permettait pas aux gendarmes de pénétrer dans le Bas-Pays. En 1806, Napoléon se fâcha et envoya l'hiver, à BETHUNE, une division commandée par DE RIBEVAL (orthographe du nom douteuse). Malgré la disproportion des forces, celui-ci ne peut dépasser LOCON, qui justifia alors l'origine de son nom, du celte LOCH qui veut dire " TROU ". Il y a trop de boue. Louis FRUCHART dut cependant déchanter. L'hiver devint rude. Le gel durcit le sol et le Général d'Empire put le poursuivre. Cerné sur la place d'ESTAIRES, il eut alors un mot historique, qui fit fortune. Il s'écria en patois : " Ch'coup chi, chest la déroute ! ". Aujourd'hui encore il y a des descendants de la famille FRUCHART que l'on surnomme " les Ladéroute ". Napoléon fut magnanime et efficace ! Tous les prisonniers furent graciés, à la condition de s'engager dans les armées de l'Empire. Louis FRUCHART déserta, devint capitaine à la Restauration, et vécut longtemps.